samedi 25 avril 2015

PRECAUTIONS DE CUEILLETTE

La cueillette et surtout la consommation des plantes sauvages comestibles, doivent rester avant tout un plaisir, mais nécessitent cependant quelques précautions.
Dans ce domaine deux maladies parasitaires méritent notre attention, à savoir la fasciolase hépatique à grande douve et l’échinococcose alvéolaire.

Fasciolase hépatique
La grande douve du foie, vert plat d’environ 3 cm de long parasite fréquemment à l’état adulte les ruminants.
Fasciola hepatica, c’est son nom, s’implante dans les canaux biliaires de ces animaux (vache, mouton), y pond des œufs, ces derniers étant émis dans leurs selles.
Dans les cours d’eau, fossés, prés et autres lieux humides, l’embryon issu de l’œuf se fixe sur un mollusque et se transforme en larve, qui elle même par la suite va s’enkyster sur des végétaux de préférence aquatiques mais peut fort bien se fixer sur d’autres plantes comme le pissenlit.
L’infestation accidentelle intervient donc chez l’homme lorsque ce dernier va consommer ces végétaux (cresson sauvage par exemple - Nasturtium officinale).

La larve arrive dans l’estomac, traverse la paroi intestinale et gagne le foie, occasionnant des granulomes (tumeurs de nature inflammatoire), se transforme en adulte et vient se loger normalement dans les voies biliaires.
Quelques mois après l’ingestion, surviennent alors douleurs hépatobiliaires, infections fréquentes des voies biliaires, asthénie et amaigrissement.
Principe de précaution : éviter de cueillir pour consommation des plantes qui se trouvent dans les endroits où paissent vaches et moutons.
Un lavage même soutenu des plantes ne suffit pas.
On pense ici tout particulièrement au cresson de fontaine, au pissenlit (Taraxacum officinale), à la véronique beccabunga ou 'cresson de cheval' (Veronica beccabunga).
La cuisson éliminera tout risque parasitaire.


Echinococcose alvéolaire
Cette maladie parasitaire est due au développement dans le foie d’une larve de ténia (Echinococcus multilocularis).
Le ténia parasite l’intestin grêle de certains carnivores en particulier le renard (possible chez le chien, plus rare chez le chat).
Une fois infectés, ces animaux rejettent dans leurs selles (et non les urines) les œufs du parasite, venant par la-même souiller les végétaux. Les petits rongeurs qui se nourrissent de ces derniers vont se trouver parasités au niveau du foie par la forme larvaire du ténia. Le renard se contamine à son tour en mangeant les dits rongeurs.
Les œufs peuvent survivre jusqu’à deux ans dans un milieu humide et froid et rester infectants. La congélation ne détruit pas les œufs.

La contamination chez l’homme s’opère de façon directe avec les animaux infectés ou par le biais de plantes ou fruits ramassés à faible hauteur et qui ont été préalablement souillés. On pense ici principalement aux fraises des bois, myrtilles, mûres mais cela peut évidemment concerner d’autres plantes.
Cette infection se traduit par des lésions hépatiques qui envahissent le foie, voire les poumons, le cœur ou le cerveau. Il peut s’écouler jusqu’à quinze ans avant l’apparition des premiers signes cliniques.
En cas de doute, se soumettre à un test de dépistage.

Pas de panique surtout mais dans la mesure où nous nous trouvons dans une région (Est de la France) particulièrement touchée (25% des renards seraient contaminés) les règles élémentaires suivantes s’imposent :

  1. Vermifuger chiens et chats.
  2. Se laver précautionneusement les mains après tout contact avec terre, végétaux, animaux dans une zone à risque.
  3. Cuire les légumes et fruits sauvages prélevés dans des zones réputées endémiques.