jeudi 4 juin 2015

GRANDE ORTIE

L’Ortie dioïque ou Grande Ortie (Urtica dioica – Urticacées) est une plante vivace à tige dressée et à souche ligneuse. Elle se propage grâce à de longs rhizomes traçants de couleur jaune. 
La plante, dont les fleurs sont insignifiantes) est qualifiée de dioïque ce qui signifie qu’il existe des pieds mâles (fleurs en chatons dressés ou horizontaux) et des pieds femelles (fleurs en grappes pendantes).

Fleurs d'ortie et poils urticants ...

Les feuilles beaucoup plus longues que larges et sa grande taille permettent aussi de distinguer la grande ortie de l’ortie brûlante (Petite Ortie ou Urtica urens, plante annuelle, terrains pauvres).
Cette ortie peut atteindre en effet facilement 1,5 m de haut.
La présence de nombreux poils urticants sur la face supérieure des feuilles et sur la tige la différencie des lamiers appelés communément fausses orties.
Ces poils, creux, rendus raides par incrustation d’acide silicilique et pourvus d’une tête globuleuse se brisent aisément. Une fois brisés, les poils pénètrent dans l’épiderme et injectent un véritable cocktail chimique contenu sous pression riche en histamine, médiateur chimique de l’allergie dans le corps humain, et acide formique.


L’Ortie suit partout l’homme où il va et fait vraiment partie de nos plantes « compagnes ». On la trouve au soleil ou en situation semi-ombragée sur des milieux riches en matières nutritives (matières organiques en décomposition et minéraux en particulier le Fer), décombres (d’où le nom de plante rudérale), bords des chemins, bois ou terres agricoles.

Cette plante d’une utilité majeure pour l’homme, tient un rôle particulièrement important dans la biodiversité : pas moins de 120 espèces vivraient peu ou prou de la Grande Ortie et une bonne trentaine lui sont inféodées. C’est une des plantes les plus exploitées par les chenilles.
Utilisée par le passé comme plante alimentaire, textile et pour la teinture, l’Ortie a retrouvé ses lettres de noblesse. Sans parler de ses nombreuses qualités prouvées en matière de traitement des cultures (purin d’ortie), l’Ortie se montre particulièrement intéressante en cuisine sauvage et phytothérapie.

Propriétés thérapeutiques
Les feuilles sont reminéralisantes et reconstituantes (après des maladies infectieuses).
On peut les utiliser pour lutter contre l’anémie car elles stimulent la fabrication des globules rouges.
Elles sont dépuratives et diurétiques permettant ainsi l’élimination des chlorures et de l’urée. Elles se montrent également anti-inflammatoires et alcalinisantes.
Tout ceci fait que la plante se montre très intéressante dans les affections rhumatismales.
L’infusion de feuilles séchées, riche en vitamine C est agréable à boire.

La racine est utilisée dans les troubles de la miction d’origine prostatique mais également en application locale sous forme de lotion pour lutter contre pellicules, peau grasse, perte de cheveux (mélange possible dans ce dernier cas avec de la capucine).

Cuisine sauvage
L’ortie est une des plantes les plus riches en protéines, bien dosée en acides aminés et riche en vitamine A et C.
Les jeunes pousses d’Ortie sont considérées comme un des meilleurs légumes sauvages.
Les recettes sont légion et vont des soupes  aux gratins en passant par quiches, soufflés. 
On peut les accommoder façon épinards, en mélange ou non avec d’autres plantes sauvages.

Pour aller plus loin dans le monde fascinant de l’Ortie : « Les secrets de l’ortie de Bernard Bertrand ».