La cueillette et surtout la consommation des plantes sauvages
comestibles, doivent rester avant tout un plaisir, mais nécessitent cependant quelques
précautions.
Dans ce domaine deux maladies parasitaires méritent notre
attention, à savoir la fasciolase hépatique à grande douve et l’échinococcose
alvéolaire.
Fasciolase hépatique
La grande douve du foie, vert plat d’environ 3 cm de long
parasite fréquemment à l’état adulte les ruminants.
Fasciola hepatica,
c’est son nom, s’implante dans les canaux biliaires de ces animaux (vache,
mouton), y pond des œufs, ces derniers étant émis dans leurs selles.
Dans les cours d’eau, fossés, prés et autres lieux humides,
l’embryon issu de l’œuf se fixe sur un mollusque et se transforme en larve, qui
elle même par la suite va s’enkyster sur des végétaux de préférence aquatiques
mais peut fort bien se fixer sur d’autres plantes comme le pissenlit.
L’infestation accidentelle intervient donc chez l’homme
lorsque ce dernier va consommer ces végétaux (cresson sauvage par exemple - Nasturtium officinale).
La larve arrive dans l’estomac, traverse la paroi
intestinale et gagne le foie, occasionnant des granulomes (tumeurs de nature
inflammatoire), se transforme en adulte et vient se loger normalement dans les
voies biliaires.
Quelques mois après l’ingestion, surviennent alors douleurs
hépatobiliaires, infections fréquentes des voies biliaires, asthénie et
amaigrissement.
Principe de précaution : éviter de cueillir pour
consommation des plantes qui se trouvent dans les endroits où paissent vaches
et moutons.
Un lavage même soutenu des plantes ne suffit pas.
On pense ici tout particulièrement au cresson de fontaine,
au pissenlit (Taraxacum officinale),
à la véronique beccabunga ou 'cresson de cheval' (Veronica beccabunga).
La cuisson éliminera tout risque parasitaire.
Echinococcose alvéolaire
Cette maladie parasitaire est due au développement dans le
foie d’une larve de ténia (Echinococcus
multilocularis).
Le ténia parasite l’intestin grêle de certains carnivores en
particulier le renard (possible chez le chien, plus rare chez le chat).
Une fois infectés, ces animaux rejettent dans leurs selles
(et non les urines) les œufs du parasite, venant par la-même souiller les
végétaux. Les petits rongeurs qui se nourrissent de ces derniers vont se trouver
parasités au niveau du foie par la forme larvaire du ténia. Le renard se
contamine à son tour en mangeant les dits rongeurs.
Les œufs peuvent survivre jusqu’à deux ans dans un milieu
humide et froid et rester infectants. La congélation ne détruit pas les œufs.
La contamination chez l’homme s’opère de façon directe avec
les animaux infectés ou par le biais de plantes ou fruits ramassés à faible
hauteur et qui ont été préalablement souillés. On pense ici principalement aux
fraises des bois, myrtilles, mûres mais cela peut évidemment concerner d’autres
plantes.
Cette infection se traduit par des lésions hépatiques qui
envahissent le foie, voire les poumons, le cœur ou le cerveau. Il peut
s’écouler jusqu’à quinze ans avant l’apparition des premiers signes cliniques.
En cas de doute, se soumettre à un test de dépistage.
Pas de panique surtout mais dans la mesure où nous nous
trouvons dans une région (Est de la France) particulièrement touchée (25% des
renards seraient contaminés) les règles élémentaires suivantes s’imposent :
- Vermifuger chiens et chats.
- Se laver précautionneusement les mains après tout contact avec terre, végétaux, animaux dans une zone à risque.
- Cuire les légumes et fruits sauvages prélevés dans des zones réputées endémiques.